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« Métissages » dans les Ardennes : réflexion sur les conditions d’une rencontre authentique

Lucie Antoniol

© Une analyse de l’IRFAM, Liège, 2022

Pour citer cette analyse
Lucie Antoniol, « Métissages dans les Ardennes : réflexion sur les conditions d’une rencontre authentique », Analyses de l’IRFAM, n°6, 2022.

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Le projet Métissages est une expérience de rencontres autour d’ateliers artistiques entre des personnes de différents horizons : jeunes, retraités, demandeurs d’asile, artistes, animateurs, voisins. La philosophe Lucie Antoniol partage son point de vue sur ce qui fait « rencontre », sur les obstacles et les enjeux autour de ces « face à face » improbables. Les considérations de l’auteure interrogent le rôle de l’art et des animateurs-artistes face aux enjeux de notre monde.

« L’Atelier » : catalyseur de rencontres improbables

Le projet Métissages fut porté en 2015 par l’ASBL L’Atelier, un centre d’expression et de créativité situé sur la commune de Rendeux. Son objectif est l’exploration des modalités d’un véritable dialogue et d’échanges interculturels entre les différents publics cibles de L’Atelier, en particulier entre les résidents des centres d’accueil de demandeurs d’asile, souvent jeunes, et la population de trois communes : Rendeux, Manhay et Erezée. Comment créer (ou renouer) la confiance entre personnes issues d’horizons très variés, à travers des activités artistiques et festives ?

La démarche de L’Atelier consiste, depuis longtemps, à remettre de l’humain et de la rencontre authentique, là où, bien souvent, il n’y a que du fonctionnel et des rôles professionnels qui se croisent. Les artistes-animateurs qui y interviennent ne se voient pas comme des artisans apportant, à différents lieux, un supplément d’âme et des animations ponctuelles. Leur but est de créer un espace de réflexion qui constitue un prétexte à des rencontres possibles, mais autrement improbables. L’Atelier sert ainsi directement et indirectement de catalyseur de rencontres. Il facilite la préparation d’activités portées par des groupements du terrain.

Cette méthodologie implique de faire confiance aux groupes et interlocuteurs locaux pour mobiliser leurs forces vives. La confiance accordée porte en elle des dangers inhérents : jusqu’où peut-on faire confiance, sans tout tolérer aveuglément, et surtout sans dénaturer l’idée originale de ces festivités, ouvertes à la fois sur le passé et l’avenir, l’ici et l’ailleurs, et brassant différents publics, tout en reposant sur la participation bénévole de plusieurs associations, parfois en tension, et sur celle d’intervenants locaux ?

Différentes actions à Rendeux, Manhay, Erezée ont nourri le projet Métissages : des « vannières » et des demandeurs d’asile ont entrepris d’explorer et de collaborer à des constructions en saule vivant, des stages de ferronnerie et vannerie monumentale ont réuni des demandeurs d’asile et des voisins, des soirées de rencontres autour du chant, de la danse et de l’expression orale, des « Chinoiseries » proposant des voyages virtuels en Asie. L’inauguration festive de la sculpture à l’entrée du centre de demandeurs d’asile à Rendeux a été l’occasion d’une rencontre entre les résidents, des visiteurs extérieurs, et la population locale du voisinage. À chaque fois, ces actions avaient la volonté de rassembler des personnes d’horizons divers : demandeurs d’asile, riverains, mineurs non accompagnés, personnes âgées, animateurs et animatrices de centres…

État critique des lieux : acteurs du paysage socioculturel local

Comment s’intègre l’artiste-animateur dans le tissu social des communes de Manhay, Rendeux et Erezée ? Il s’agit d’un véritable parcours du combattant. Différents obstacles aux métissages de publics se rencontrent et parfois, là même où l’on s’y attendrait le moins.

Conditionnés par leur formation professionnelle, de façon consciente ou non, certains travailleurs sociaux fonctionnent comme l’enveloppe paternaliste des « publics fragilisés ». Ceux-ci ont souvent une attitude de bons gestionnaires par rapport à leurs « clients ». Leur connaissance de première ligne des publics avec lesquels ils travaillent habituellement fait écran à toute démarche originale d’intervenants artistiques et culturels extérieurs. À charge de l’intervenant extérieur de reformater son animation afin que celle-ci puisse intégrer le moule convenu des travailleurs sociaux et leur agenda. Ainsi, le travailleur social est aussi bien paternaliste vis-à-vis des publics cibles que vis-à-vis de ses partenaires de L’Atelier.

Dans les centres d’accueil de demandeurs d’asile, le personnel encadrant est en surcharge. États d’urgence, employés accablés de tâches administratives, slalomant entre des heures de congés à reprendre et une durée rétrécissante des moments dédiés à l’animation : les centres d’accueil de la Croix-Rouge travaillent sous un régime de flux tendu, craignant toujours d’être en sureffectif. Le résultat est un personnel pour moitié démotivé, émotionnellement épuisé et constamment au bord du burn­out.

Si l’on se penche sur le système scolaire, loin de tenir uniquement aux présumés vices et vertus du personnel enseignant, la perpétuation des inégalités sociales est liée — telle est l’hypothèse de sociologues comme Pierre Bourdieu — à l’institution elle-même, véritable organe de reproduction de schémas mentaux (Eribon, 2009). Selon ces schémas, l’accent n’est souvent mis que sur les performances et les résultats individuels évaluables et pas assez sur les processus et les apprentissages ni sur le plaisir de l’effort et des obstacles surmontés. La difficulté d’aller à l’encontre de cela et d’éveiller tous les élèves à une dimension artistique aussi bien individuelle que participative et collective en est d’autant accrue.

Enfin, au niveau associatif, on retrouve des structures qui se débattent parfois avec une conception étriquée et procédurale de l’éducation permanente. Un véritable formatage qui laisse peu de place à l’intuition ou au plaisir et aucune à l’improvisation. Sans parler des budgets minuscules et à court terme avec lesquels il leur faut composer. Les associations sans but lucratif sont toutes concurrentes comme autant de chiens autour d’un petit os. Elles sont le plus souvent en sous-effectif et les quelques chargés de projet se partagent des territoires gigantesques. Ces derniers sont conduits à faire vite et mal ce que leur enthousiasme de départ aurait voulu faire bien et en profondeur.

Obstacles institutionnels et positionnements individuels qui compliquent les rencontres

Ces obstacles institutionnels font que la rencontre, tant recherchée, se transforme en une violence systémique. La fonction professionnelle fait écran à un échange humain authentique et, en conséquence, crée paradoxalement plus de marginalisation et de stigmatisation, alors que les objectifs invoqués sont toujours ceux de l’émancipation et du respect mutuel. La démarche des animateurs de L’Atelier se veut toute différente, prônant une attitude ouverte qui permette le contact de personne à personne. Le face-à-face avec les quatre figures typiques — quelque peu caricaturales — de l’environnement de travail mentionné ci-dessus se passe à la façon d’un bal de hérissons : très prudemment. À cela s’ajoute un grand public — par moment présent dans une optique consumériste et interpellant les projets artistiques avec une certaine conception de la gestion des biens publics, en s’offusquant des dépenses de « nos taxes qui servent à faire de l’art avec les réfugiés ».

Le difficile positionnement des artistes-animateurs

La question de l’utilisation et de l’utilité des réseaux sociaux dans la promotion des actions que proposent les artistes-animateurs, par exemple, est source de tension. Les artistes-animateurs, ainsi que le reste du personnel, posent sur les nouveaux médias et sur les réseaux sociaux un regard empreint de méfiance et d’une forme de dégoût « anti­Google ». Si Facebook n’est qu’une vaste cour de récréation virtuelle, c’est pourtant là que se trouvent les élèves que nous avons pour mission de faire s’intéresser aux cours d’expression artistique. Les réseaux sociaux restent ainsi d’excellents outils de communication et de diffusion. Cependant, les artistes expriment le fait qu’ils souhaitent séparer nettement, sur les réseaux sociaux, leur activité d’animateur de leur identité d’artiste. Nous pourrions dire qu’il s’agit ici d’une fonctionnarisation des animateurs du centre d’expression et de créativité, c’est-à-dire exactement ce que l’équipe reproche volontiers à ses partenaires prestataires de services sociaux ou culturels, et ce qui a été identifié ici comme faisant obstacle à des rencontres authentiques entre personnes. Comme le travailleur social, l’artiste-animateur n’échappe pas au paradoxe où le place le fait que son activité professionnelle (en tout cas la partie animation artistique) est subsidiée par les pouvoirs publics. Cette dépendance financière induit une forme d’instrumentalisation de l’art (Belfiore et Bennett, 2010), qui peut déplaire aux artistes qui revendiquent l’autonomie de leur démarche.

L’art est-il essentiel à l’être humain ?

Si les arts ont une importance en eux-mêmes, sans qu’ils aient besoin d’être utiles à la société, soit économiquement soit comme outils de transformations sociales, alors il devient urgent pour l’artiste d’isoler une partie de son activité artistique pure, de l’autre, contaminée par des considérations d’utilité publique, éducative, thérapeutique avec lesquelles il ne s’identifie pas nécessairement, mais qu’il doit souligner dans le montage d’une réponse à un appel à projets. C’est une question à débattre pour les pouvoirs publics, pour les publics et pour les artistes : pourquoi et en quoi l’art est-il important et essentiel à l’être humain ?

Même quand les retours sur ces investissements ne sont pas quantifiables, même quand les publics concernés ne semblent pas y accrocher, même quand sa pertinence sociale peine à être démontrée, l’art n’est-il pas ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ? Ce tableau bien sombre, dont nous avons progressivement pris conscience sur le terrain, peut constituer un terreau propice à des radicalisations en tout genre : banalisation du discours d’extrême droite, catholicisme fondamentaliste ou traditionaliste, islam radical et politisé…

Que peuvent faire les animateurs artistiques d’un centre d’expression et de créativité face à cette situation? Quel est le rôle de l’art dans ce contexte? Laisser s’exprimer à travers l’activité artistique les souffrances de jeunes déboussolés, un vécu désorienté et douloureux auquel ils ne peuvent rien changer. Faut-il tenter, comme le font les artistes dans leur propre démarche d’appréhension du monde, d’y créer une forme, de laisser surgir de l’ordre de ce chaos, de faire sens ? Ou bien le rôle de l’artiste au sein d’un centre est-il seulement de servir de soupape de sécurité au système, sans rien y changer ? Nos musées regorgent d’œuvres où la violence systémique contre les femmes ou les personnes racisées, la violence douce et calme de l’ordre établi, s’exprime en toute splendeur et en toute impunité.

Transmission et dialogue

Transmission de savoir-faire et identités de classe

S’il est dans la nature même du travail artistique en centre d’expression et de créativité d’être dans la marge de la société, d’en questionner et d’en subvertir les données, qu’est ce qui est mis en place par les autorités publiques pour permettre et encourager cette forme de pensée et d’activité expérimentale ? Les goûts et les choix culturels nous distinguent en même temps qu’ils réunissent les gens. Par exemple, un jeune réfugié palestinien passionné d’informatique et de high-tech qui participe à l’un des stages de vannerie nous dit qu’au fond, il ne comprend pas pourquoi nous prenons plaisir à faire de la vannerie : « Si vous avez besoin d’un panier, et bien, ça ne coûte pas cher, et on en fait de très bons en plastique ». Qu’est-ce que nous trouvons à apprendre des techniques ancestrales ? Mais pour de bonnes bourgeoises d’ici, le chic, c’est justement de redécouvrir les savoir-faire antiques ou ethniques. Rencontre et métissage veulent aussi dire confrontation et désaccords. Ces derniers nous renvoient à nos identités de classe, de race, à des considérations qui mettent en évidence les notions de civilisation et de colonisation. Comment entamer ou favoriser un processus de transformation de la situation sociale ardennaise dans le cadre d’un travail « inter­culturel » ? Au-delà des clivages existants de part et d’autre, le souhait commun est de voir advenir les conditions d’une évolution intégrative dans un processus de généralisation des valeurs partagées par les différents acteurs aux enjeux complémentaires.

Culture de l’évitement

Le conflit, issu de la pluralité d’enjeux et d’intérêts, est inhérent à la notion de démocratie. L’évitement du conflit ou le refus d’entrer en confrontation verbale, l’absence d’une culture du dialogue relèvent tous d’un désir de domination sans discussion. C’est de ce dernier que nous devrions nous méfier et la généralisation sur notre territoire ardennais de la culture de l’évitement (évitement du conflit et évitement de l’étranger) devrait faire l’objet de signaux d’alarme fréquents. Comme l’écrit le philosophe allemand d’origine coréenne Byung-Chul Han (2020) : « La culture actuelle de la performance et de l’optimisation ne nous permet pas de gérer et de digérer des conflits, un processus qui prend du temps. (Elle) ne connaît que deux états : ça fonctionne ou ça échoue. Elle ressemble en cela aux états d’une machine : les machines ne connaissent pas non plus les conflits. Soit elles fonctionnent correctement, soit elles sont cassées ». Cette métaphore binaire ne rend évidemment pas compte de la complexité de la vie sociale. Peut-être pourrions-nous apprendre de ce qui se fait avec succès ailleurs et adapter ici les méthodes de réconciliations et de résolution de conflits qui conviendraient le mieux aux besoins de notre terroir ?

Dérives communautaires

Les « migrants » en Ardennes ont des profils divers : des expatriés riches, des expatriés d’amour, des personnes métissées nées de ces mariages, des enfants adoptés à l’internationale, des immigrés de première, deuxième et troisième générations, des réfugiés économiques, politiques et climatiques, des enfants, des jeunes, des adultes, des hommes et des femmes… et cette liste n’est pas exhaustive. Il n’existe pas de « communauté turque » ni marocaine en Belgique, pas plus qu’il n’y a de communauté afghane ou irakienne ou syrienne. Les « envahisseurs hollandais » ou les « entrepreneurs flamands » des villages ardennais relèvent aussi du mythe communautaire, rien ne les unifie. Il est important de comprendre, dès le départ, les dangers de la communauté et de son identité culturelle.

La notion de communauté est-elle toujours une ressource ? N’est-elle pas parfois prescriptive? Excluant celui qui est différent, autant qu’elle inclut celui qui se conforme. Au lieu de nous crisper sur ce que nous sommes et ce qui définit notre identité, nous devons porter notre attention sur les notions plus évolutives de processus et de devenir. Penser en termes du devenir d’une société et d’évolution devrait nous éviter les écueils identitaires de part et d’autre des groupes en conflit. Dans une ontologie du processus, c’est le devenir (lent et inexorable) qui est à la base du réel. L’identité n’y est pas donnée une fois pour toutes, dès le départ, mais se construit sur la durée, à travers l’exploration de potentialités et sous la conduite de valeurs qui font le devenir d’un individu ou des différents groupes auxquels il appartient.

En conclusion : l’expérience de L’Atelier fabuleux

Officiellement, je suis manhaydoise depuis dix ans. Ça veut dire que je ne suis pas d’ici et que je viens d’ailleurs. C’est un sentiment que je connais depuis l’enfance : issue de l’immigration italienne, mes ancêtres ne sont pas non plus d’ici, mais d’ailleurs. Mon identité linguistique et culturelle a toujours été au moins double et transitoire, non permanente. L’idée d’une identité simple et unique, liée à un territoire ou un terroir particulier est mystérieuse et problématique pour moi. Comment peut-on s’identifier à un territoire? Quel intérêt peut-il y avoir à clôturer son terrain identitaire? Est-ce que nous ne sommes pas tous uniquement de passage, sur la planète Terre? Or, il est possible d’être sur le même territoire géographique sans se rencontrer. La rencontre demande un effort, une ouverture, une prise de risque et du temps. Elle demande aussi une prise de conscience d’une absence, d’un vide en soi, où l’autre peut prendre une place, temporairement.

Mes contacts avec L’Atelier pour lequel j’effectue depuis quelques années des animations ponctuelles m’ont permis de participer à la genèse d’un projet commun dénommé l’Atelier fabuleux, en partenariat avec le centre d’accueil des demandeurs d’asile de Manhay.

Lors de cet « Atelier fabuleux », des activités artistiques ont été l’opportunité et le cadre facilitant des rencontres humaines. Ce dont j’ai fait l’expérience, c’est avant tout d’un sentiment de lâcher-prise : l’activité artistique permet une expression de soi sans jugement, sans prétention. Simplement, de se laisser dire qui l’on est, ce qu’on aime, autrement que par des mots. Je dessinais mes moutons, les collines de mon village, tandis qu’à côté de moi une autre personne dessinait les contours du lointain village qu’elle avait quitté. Je me souviens d’avoir été frappée par le contraste entre les dessins d’arbres. Je recopiais un palmier et lui donnais un sapin comme compagnon : du palmier au sapin, ça fait loin.

Le groupe des demandeurs d’asile représentait un éventail de nationalités, en majorité des hommes, mais aussi quelques participantes. Les différences de langues sont bien sûr une difficulté, au premier abord, mais aussi une opportunité : elles permettent de ralentir. Trouver les points communs entre les personnes. Le rapport à la nature, aux éléments (eau, feu, bois, air, métal), aux artefacts (outils, objets usuels), aux animaux, le soin des enfants : toutes ces petites choses universelles qui nous relient. Nous sommes tous dans le même bateau, le vaisseau spatial Terre. Je me lance dans l’aventure, sans réfléchir. Seulement être là, participer, côtoyer les autres, les regarder, sourire, regarder leurs dessins, rire ensemble. Et puis partager un repas de midi. Au début, il faut simplement se donner le temps d’établir la relation, de savoir qui parle quelle langue, qui comprend quoi. On apprend mutuellement des mots polis dans toutes les langues : « Merci », « Bonjour ».

Trois ateliers ont lieu dans cette énergie ludique, dans la cuisine du local, un ancien presbytère, des petits festins sont improvisés à midi. Il nous faut conjurer les peurs que tout ce qui est étranger inspire. La « cabanutte » que nous avons construite ensemble est démontée, transportée et reconstruite. Elle sera exposée pendant deux semaines dans l’église Saint-Nicolas de La Roche-en-Ardenne à l’occasion des fêtes de Noël. L’équipe qui l’a construite participe à des carrefours de rencontre avec les paroissiens, toutes religions confondues. Abu prépare et sert un thé à la menthe. De carrefours de dialogue, il revient ravi, heureux d’avoir été écouté, pour une fois. Non seulement écouté, mais regardé comme un être humain, et non comme un étranger ou un membre d’une ethnie minoritaire à exterminer, comme dans le pays qu’il a dû fuir. J’assiste à la messe assise à côté de mon ami palestinien Bilal. Il me glisse à l’oreille : « Mais pourquoi le prêtre répète-t-il le nom de la ville, Jérusalem ? » Je lui réponds que pour les catholiques, Jérusalem est aussi une ville sainte. C’est la première fois que Bilal met les pieds dans une église. Il trouve cela intéressant. Nos espaces de vie sont-ils un tout petit peu métissés ? — Je l’espère.

Bibliographie

Eribon D. (2009), Retour à Reims, Paris : Fayard.

Belfiore E. et Bennett O. (2010), The Social Impact of the Arts. An Intellectual History, Palgrave : Macmillan.

Byung-Chul Han (2020), L’expulsion de l’autre, Paris : PUF.

Lucie Antoniol